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Le bilan se fait généralement sur trois ou quatre rendez-vous selon la nature du bilan réalisé (psychomoteur, de l’écriture, de l’attention, de la cognition mathématique, sensoriel) mais aussi selon l’âge de l’enfant et sa capacité de concentration.

Le premier rendez-vous est un entretien qui permet de recueillir les éléments anamnestiques de l’enfant. Ce rendez-vous permet en outre à l’enfant de rencontrer le ou la psychomotricienne et de voir son cabinet avant la passation des tests. Lors du second et du troisième rendez-vous, le psychomotricien fait passer les épreuves de tests à l’enfant. Enfin, lors du dernier rendez-vous, il remet le compte-rendu du bilan, l’explique et donne ses conseils et recommandations. Il propose si besoin une prise en charge pour l’enfant. Cette prise en charge peut être brève (une dizaine de séances) comme elle peut perdurer dans le temps (plusieurs années).

Un bilan est un ensemble de tests visant à établir un diagnostic dans un domaine et ce, à un moment précis du développement de l’enfant.

Le bilan psychomoteur, comme le bilan psychologique, orthophonique ou en ergothérapie, articule des observations qualitatives avec des résultats normés provenant d’outils d’évaluation standardisés et étalonnés. Dans tous les cas, le professionnel recueille des informations anamnestiques (troubles présents depuis la petite enfance, difficultés dans tous les secteurs de vie, intensité des répercussions quotidiennes), cliniques (lenteur, difficulté d’automatisation, instabilité des performances…) et standardisées (tests et questionnaires).

La standardisation et l’étalonnage des tests permettent de contrôler la situation de passation et d’interpréter correctement les résultats individuels par rapport à une population de référence. La standardisation permet de faire en sorte que les conditions de passation d’un test soient les mêmes pour tous et en tout temps. Ainsi, les consignes, le matériel et la cotation (calcul du score) sont toujours les mêmes. L’étalonnage permet que le score obtenu par un sujet puisse être comparé à celui des sujets de son groupe de référence et donc interprétable.

Le bilan psychomoteur évalue le développement de l’enfant dans les grands domaines que sont les habiletés motrices globales et manuelles, l’orientation dans l’espace et le temps, les traitements visuo-spatiaux, l’attention et l’écriture.

Il évalue, chez l’enfant de moins de 3 ans le développement posturo-moteur et locomoteur, la préhension et les coordinations visuo-manuelles, la sociabilité et la communication. Chez l’enfant de plus de 3 ans, le bilan évalue la motricité global et fine, les fonctions sensorimotrices manuelles, le graphisme et l’écriture, les traitements visuo-spatiaux, la latéralité, le schéma corporel, l’orientation spatio-temporelle et l’attention.

Le bilan de l’attention évalue plus spécifiquement l’attention sélective et soutenue, visuelle et auditive, le contrôle attentionnel et inhibiteur, la flexibilité cognitive et se base aussi sur un questionnaire diagnostic.

Le bilan de l’écriture évalue la qualité et la vitesse d’écriture, la latéralité et le schéma corporel orienté, les fonctions sensorimotrice digitales et le graphisme.

Le bilan sensoriel et des particularités sensori-motrices pour les enfants atteints du Trouble du Spectre de l’Autisme ou pour lesquels il y a une suspicion de TSA analyse les traitements de l’information et les particularités sensori-motrices de l’enfant. Le bilan des compétences mathématiques évalue les capacités de calcul, du traitement des nombres, et du raisonnement logico-mathématique. Il existe peu de psychomotricien qui réalisent ce bilan et qui proposent des rééducations du calcul et de la logique mathématique. En effet, il faut avoir suivi une formation complémentaire ouverte aux professionnels de santé tels que les orthophonistes, les psychomotriciens, les ergothérapeutes et les enseignants spécialisés.

Nous parlerons essentiellement des prises en charge individuelles d’enfants en libéral.

Une séance entre 30 et 45 minutes. Un temps est généralement gardé après chaque séance pour discuter avec les parents si nécessaire. Les séances peuvent se passer avec ou sans la présence des parents. Généralement, les parents restent pendant les séances lorsque l’enfant a moins de 3 – 4 ans ou si ses difficultés nécessitent leur présence.

La prise en charge peut être que de quelques séances ou perdurer dans le temps lorsque les troubles sont durables.

Au préalable, un bilan est proposé à la demande d’un médecin, sur la recommandation de l’école ou à la demande spontanée des parents qui se posent des questions sur le développement ou le comportement de leur enfant. Dans tous les cas, une prescription médicale est nécessaire.

Pendant une séance, le psychomotricien va utiliser diverses techniques et méthodes de soin constituées d’activités motrices et cognitives, de jeux ou d’outils de rééducation qui sont adaptés à la fois à la difficulté présentée par le patient, à ses besoins mais aussi à ce qui l’intéresse et le motive.

Toutes les activités sont choisies et utilisées pour les effets qu’elles peuvent avoir sur les troubles moteurs, cognitifs ou psychiques que rencontrent les patients. Elles permettent au psychomotricien d’aborder, directement ou indirectement, les difficultés du patient et de faire en sorte qu’elles puissent se réduire, voire disparaître ou bien être compensées ou contournées.

Il y a autant de séances de psychomotricité qu’il y a d’enfants. En effet, le psychomotricien va s’adapter à chaque enfant et les séances tiendront compte des difficultés de l’enfant mais aussi de son âge et de sa personnalité.

Par exemple, pour deux enfants du même âge qui viennent pour des difficultés d’écriture mais l’un n’a aucune autre difficulté alors que le second présente une dyspraxie, les séances ne se dérouleront pas de la même façon. Pour le premier, la rééducation se fera principalement sur le geste graphique alors que pour le second elle se fera de manière plus globale avec l’apport de stratégies.

Par exemple encore, pour deux bébés qui ont un retard de l’acquisition de la marche mais l’un ne présente qu’un simple retard alors que l’autre souffre d’une déficience mentale, les séances ne se déroulement là encore par de la même façon. Dans les deux cas les parents seront présents mais pour le premier bébé les séances seront faites de stimulations avec aide à l’organisation motrice globale alors que pour le second les stimulations porteront sur l’ensemble du développement psychomoteur.

Ou encore, pour deux enfants qui viennent pour de la maladresse mais l’un a 4 ans et l’autre a 9 ans, les séances s’organiseront autour du jeu pour le premier alors que pour le second le travail pourra être moins ludique. Dans tous les cas, plus un enfant est jeune, plus les séances sont fractionnées en plusieurs petites activités. Avec l’adolescent, les séances sont également adaptées à la situation. La prise en charge sera totalement différente d’un jeune à un autre selon qu’il souffre d’un trouble du développement des coordinations (dyspraxie), d’une déficience intellectuelle, d’un mal être psychologique, d’inhibition ou autre. 

Chaque enfant en bas âge se développe à son rythme, selon ses points forts ou faibles dans les différents domaines du développement. C’est normal et il ne faut pas s’en inquiéter.

Toutefois, il se peut que le décalage de développement de votre enfant soit significatif et que l’écart se creuse de plus en plus entre lui et les enfants du même âge.

Si par exemple votre bébé a du mal à se mettre assis, s’il tombe trop souvent, s’il n’arrive pas manipuler correctement ses jouets, s’il ne répond pas à son prénom, s’il ne manifeste pas d’intérêts aux jouets, s’il pleure trop souvent, s’il manque de tonus ou au contraire s’il est trop tonique…alors, une consultation chez un psychomotricien est fortement conseillée.

Lorsqu’il est plus grand, si votre enfant a des difficultés dans ses apprentissages à l’école, soit de simples difficultés soit des difficultés qui s’inscrivent dans le cadre d’un trouble des apprentissages (dysgraphie, dyspraxie, dyscalculie, TDAH…), le psychomotricien est un des professionnels paramédicaux qui pourra l’aider à surmonter ses difficultés. La psychomotricité étant à la base des apprentissages de l’enfant, l’éducation psychomotrice influence grandement les apprentissages scolaires.

Si par exemple encore, votre enfant est porteur d’une pathologie génétique, d’une atteinte neurologique ou atteint d’un trouble du spectre de l’autisme, le psychomotricien est un des professionnels qui pourra l’aider à se développer du mieux possible.

Parfois, les difficultés de votre enfant peuvent être d’ordre psychologique (mal être, phobie scolaire, inhibition…) et le psychomotricien, par une approche corporelle et en étroite collaboration avec le psychologue, pourra l’aider à gérer ses angoisses et à se sentir mieux.

Enfin, une fois adulte, certaines personnes éprouvent des difficultés psychomotrices parce qu’elles ont un handicap, une pathologie impactant le rapport au corps (comme le cancer par exemple) ou encore parce qu’elle ont une pathologie psychiatrique alors le psychomotricien, en collaboration étroite avec les autres professionnels de santé, interviendra auprès d’elles.

Un psychomotricien est un professionnel de santé spécialiste du développement psychomoteur.

Le développement psychomoteur est le développement de l’enfant dans les domaines de la motricité, de la prise de conscience de soi et de son corps et de celle de son environnement et des possibilités de s’y adapter.

Le psychomotricien intervient sur prescription médicale, dans les hôpitaux, les centres d’accueil et de soins et en libéral. Il doit faire trois années d’études dans un Institut de Formation en Psychomotricité avant d’obtenir un Diplôme d’État. Il réalise des soins psychomoteurs auprès de bébés, d’enfants ou d’adultes et intervient dans le cadre de l’éducation, de la prévention, de la rééducation, de la réadaptation et de la thérapie à médiation corporelle.

Le principe général du soin psychomoteur repose sur le fait que l’expérience que chacun fait de son corps lui permet de se construire, de s’organiser et de s’adapter à son environnement. Il s’agit de son développement moteur (équilibres, motricité globale, praxies, motricité manuelle), de la relation aux autres (régulation des émotions, communication non verbale) et de son développement cognitif (concentration, flexibilité mentale, traitements visuo-spatiaux…)

En cabinet libéral, le psychomotricien s’occupe principalement d’enfants et travaille en lien avec des pédiatres, neuropédiatres, pédopsychiatres, ergothérapeutes, orthophonistes, psychologues et kinésithérapeutes. Dans les structures, il travaille en collaboration avec ces différents professionnels.